
Introduction à la préparation athlétique.
D’aussi loin qu’on se souvienne, les personnes s’adonnant à un sport ont compris qu’afin d’améliorer leurs performances, il fallait qu’il pratiquent cette activité. Afin d’obtenir de bons résultats, les athlètes se sont toujours adonné à leur sport afin d’améliorer leurs performances. Longtemps, on a cru que la seule façon d’améliorer des performances dans un sport était de pratiquer celui-ci à outrance. Mais depuis plusieurs années, les athlètes de tout nouveau s’adonnent de plus en plus à la préparation athlétique.
Entraînement athlétique: objectif et raison d’être
Du côté des professionnels, terminé le temps où le camp d’entraînement servait à mettre les joueurs en forme après une période hors-saison de repos; les organisations s’attendent à revoir leurs joueurs en meilleure condition physique, prêts à performer. Alors qu’au départ ce fut surtout l’affaire des haltérophiles et des culturistes, l’entraînement en salle s’est d’abord propagé à des sports « physiques » comme le football américain et l’athlétisme.
De gauche à droite: Vasily Alexeev, haltérophile, médaillé d’or Jeux Olympiques de Montréal 1976; Julien Geoffrion, culturiste, champion provincial mi-lourds 2014; l’équipe de football de l’université Rutgers (NCAA).
De nos jours, presque tous les athlètes s’adonnent à la préparation en salle afin d’améliorer leurs performances.
De gauche à droite: Drew Brees, quart-arrière des Saints de La Nouvelle-Orléans (NFL); l’équipe olympique américaine de Hockey sur Glace; LeBron James, joueur étoile des Cavaliers de Cleveland (NBA).
L’entraînement devrait servir à deux choses: minimiser le risque de blessures et améliorer les performances. N’importe quel préparateur physique (compétent) vous dira que la règle numéro un à l’entraînement est: do no harm – ne cause pas de tort. Alors à quoi bon un entraînement avec un risque significatif de blessure pour mon athlète? En tant que préparateur physique, je serais congédié sur le champ si j’augmentais le risque de blessure de mes athlètes. Que serait-il arrivé si Cristiano Ronaldo se blessait au genou en faisant un squat? Ou si PK Subban se tordait une cheville durant un exercice d’agilité? Pensez à la carrière écourtée si Eugénie Bouchard se blessait en effectuant un arraché?
Étapes de développement athlétique
Carey Price avant d’être un gardien de but est d’abord un hockeyeur. Patrice Bernier avant d’être un milieu de terrain est un joueur de soccer. Et avant d’être un joueur de ligne offensive, Luc Brodeur-Jourdain est un joueur de football. Étant tous à prime abord des athlètes ils se doivent de développer certaines habiletés, aptitudes communes pour tous.
De gauche à droite: Carey Price, gardien de but des Canadiens de Montréal (LNH); Patrice Bernier, milieu de terrain et capitaine de l’Impact de Montréal (MLS); Luc Brodeur-Jourdain, joueur de ligne offensive des Alouettes de Montréal (LCF).
Mais par quoi commencer? Gardons comme prémisse que peu importe le sport, quelque soit le niveau, deux choses sont primordiales: réduire les blessures et améliorer les performances. Mon rôle en tant que préparateur athlétique est donc de faire l’inventaire des qualités que chaque athlète à besoin de développer afin de performer au meilleur de ses capacités. Au travers de toute mes années d’expérience, j’en suis venu à prioriser ces qualités, à voir quelles aptitudes sont pré-requises à d’autre afin de développer un athlète de façon optimale. Je vous présente donc ma pyramide de développement athlétique. Afin de développer le meilleur athlète possible, il importe de s’assurer de développer les habiletés présentées dans le diagramme en suivant l’ordre de priorité établi qui vous seront présentés lors des prochains articles.

Rôle du réparateur physique
Comme je l’ai mentionné plus tôt, il existe deux fonctions principales au rôle de préparateur physique:
Minimiser le risque de blessures

On a mentionné que tous les athlètes ont besoin d’une certaine base de mobilité, stabilité, d’agilité, d’endurance-force, de vitesse, de force et de puissance. Toutefois, la nature de certains sports et certaines physionomies font en sorte que certains sports mettent les participants à risque de certaines blessures, notamment:
- blessures aux épaules pour les athlètes pratiquant un sport contenant une importe composante de gestes au-dessus de la tête (overhead athletes par exemple joueur de tennis, lanceur au baseball ou quart-arrière au football américain)
- blessures aux genoux pour les athlètes féminins (entre-autres hanches plus larges les rendant mécaniquement plus propice aux blessures au ligament croisé antérieur).
Améliorer les performances
L’équipe jamaïcaine de relais 4×100 m, détentrice du record du monde; l’équipe olympique canadienne de Hockey sur Glace masculin, médaillée d’or des Jeux Olympiques de Sotchi 2014
Selon moi, tous les athlètes, peu importe le sport, gagnent à être plus forts, plus rapides, avoir une meilleure coordination, être plus agile, développer plus de puissance et avoir une meilleure endurance, tant au niveau de la force musculaire qu’au niveau du système cardiovasculaire. Mais est-ce que tous les athlètes doivent développer ces aptitudes au même degré? Bien sur que non.
Les joueurs de volleyball et de baseball ont besoin de détente verticale: pas au même degré…
C’est à ce niveau que le rôle du préparateur athlétique est important. Son devoir est d’évaluer les besoins du sport de l’athlète, puis d’évaluer les capacités de ce dernier et de concevoir le meilleur plan pour lui faire atteindre ses objectifs. Il va de soi que les besoins de détente verticale d’un joueur de volleyball sont largement plus élevés que ceux d’un joueur de baseball. Une bonne préparation sera en mesure de préparer adéquatement chaque athlète aux besoins de son sport: c’est le seul aspect « spécifique » de la préparation athlétique.
Entraînement général ou entraînement spécifique?
Puisque les athlètes de différents sports ont des besoins différents, l’entraînement doit-il être spécifique au sport pratiqué? Rappelons nous qu’avant d’être un footballeur, un hockeyeur ou un haltérophile, un athlète est avant tout un athlète. De plus, il faut voir la définition d’entraînement spécifique. Prenons celle de Michael Yessis, Ph. D: Qu’est-ce-qui rend un exercice spécifique? Pour qu’un exercice soit spécifique, il doit répondre à au moins un de ces trois critères:
- L’exercice imite exactement le mouvement reproduit dans un sport
- Il crée le même type de contraction musculaire que dans le geste sportif
- Il doit avoir la même amplitude de mouvement que le geste sportif qu’il prépare
Alors selon cette définition, le seul entraînement spécifique est la pratique du sport à proprement dit. Donc si un cycliste veut être plus fort dans un entraînement spécifique au vélo il doit jouer faire du vélo. Et s’il fait déjà du vélo mais ne devient pas plus fort, que doit-on faire?

Quoi faire? Par où commencer?
C’est encore là qu’intervient la préparation physique. Améliorer les performances en minimisant le risque de blessures tout en respectant les caractéristiques individuelles de chaque athlète et en prenant en considération les demandes du sport. Mais à moins de pratiquer le sport à proprement dit, il n’est pas vraiment possible de faire un entraînement complètement spécifique à son sport.
Puisque tous les athlètes ont besoin à différents niveau de mobilité, de stabilité, d’agilité, de vitesse, de force, de puissance, certaines choses vont être communes à tous les athlètes. Nul besoin de redoubler d’imagination ou de créativité pour trouver des exercices « spécifiques » extrêmement complexes: en tant que préparateur athlétique, l’idée est d’améliorer des qualités athlétiques qui seront transférées en geste sportif lors de la pratique du sport. Ayant maintenant un meilleur athlète sous la main, l’entraîneur de discipline aura donc plus de latitude pour développer la technique et la tactique nécessaire pour l’amener aux plus hauts sommets.

Exercice spécifique au golf, entraînement de cirque ou pure et simple perte de temps?
Il faut toutefois bien comprendre les rôles, les responsabilités mais aussi les limites de chacun: l’entraîneur spécifique est la personne la mieux placée pour améliorer les aspects spécifiques aux sports comme la technique et la tactique. La mission d’améliorer les habiletés athlétiques revient quant à lui au préparateur physique. Lorsque ces deux personnes connaissent et respectent le rôle de chacun, l’athlète se retrouve alors dans la meilleure position pour performer au maximum de ses capacités.
Conclusion
Pour terminer, dans le processus optimal d’amélioration d’un athlète, on se doit d’avoir deux personners qui auront un rôle complémentaire mais très distinct: l’entraîneur de la discipline et le préparateur physique. Le premier s’assurera de transférer les aptitudes physiques de son athlète en lui enseignant les techniques et tactiques spécifiques au sport qu’il pratique afin de l’amener au plus haut niveau.